L’Église de la Nativité à Glénic : un monument atypique, témoin de l'histoire d'une commune

Dédiée à la nativité de la Vierge, l’église de Glénic a été bâtie de la fin du XIème siècle au début du XIIème siècle à l’emplacement d’un temple gallo-romain. Remaniée et fortifiée  au XVème siècle pendant la Guerre de Cent Ans, dépourvue de clocher, c’est un exemple remarquable d’architecture religieuse et militaire de facture romane et gothique.

L’église est composée  d’une nef de quatre travées voûtées d’ogives, flanquée de deux chapelles latérales, terminée par une abside à 5 pans qui constitue le chœur.

Les récentes découvertes archéologiques ont permis de préciser la chronologie du site avec notamment :

–  une occupation antique du site dès la période du Haut Empire (IIème siècle ap. JC) à l’époque gallo-romaine. La présence d’un mausolée imposant a été confirmée par la découverte d’un linteau épitaphe exposé au fond de l’église et portant notamment le nom de PACATUS déjà identifié sur une inscription funéraire à Limoges. Les nombreux blocs de granite, vestiges architecturaux ou funéraires présents dans la construction actuelle en attestent l’origine.

une nécropole mérovingienne aurait ensuite succédé au monument gallo-romain. Les découvertes mobilières effectuées à l’intérieur de l’église, deux sarcophages dont un en coffre de briques (du VIIèmesiècle), et un couvercle de sarcophage gravé d’une épée, témoignent de cette époque.

– enfin, la construction d’une église. Elle fut d’abord limitée au chœur et à deux travées (XIème siècle). C’est à partir du XVèmesiècle, pendant la Guerre de Cent Ans,  que sa vocation militaire apparaît,  probablement due à sa situation stratégique. L’église fut alors fortifiée et agrandie. La nef primitive fut allongée de deux travées (voûtes à croisées d’ogives). Le chœur surélevé et flanqué de deux tourelles comportait un chemin de ronde aujourd’hui disparu. Deux échauguettes furent également ajoutées.

En 1973, des travaux intérieurs ont permis la découverte d’un exceptionnel ensemble de peintures du XVème siècle. Les décors sont originaux avec une interprétation particulière de La Chute d’Adam et Eve à l’origine du classement de l’église au titre des Monuments Historiques en 1989.

Les fouilles archéologiques ainsi que les travaux de restauration extérieurs et intérieurs entrepris depuis 1995 et achevés en 2010 ont permis :  de consolider l’édifice, de mettre en valeur le décor intérieur, de restaurer le mobilier et les statues et enfin de présenter au public les découvertes les plus remarquables. La commune de Glénic a obtenu en 2010 pour la restauration de l’église le  1er Prix National des Rubans du Patrimoine.

Partie I

Dossier Prix 2010 des rubans du patrimoine partie1

Partie II

Dossier Prix 2010 des rubans du patrimoine partie2
Eglise de Glénic et presbytère par Christian Girard
Eglise de Glénic et presbytère par Auguste Clergeau